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NOTES SUR LES REMARQUES DE LA MOTRAYE.


loin, ne suffisent pas pour détruire la validité des mémoires les plus authentiques.

XLI. Vous faites assembler à Belgrade l’armée turque destinée contre le czar, qui est en Moldavie, par un détour de plus de cent lieues. Cette armée s’assembla dans la plaine d’Andrinople, qui est le droit chemin.

Il est certain que la plus grande partie de l’armée s’assembla à Belgrade, parce qu’il y avait beaucoup de troupes en Hongrie ; il y a environ cent de nos lieues de Belgrade à Yassi, et cent cinquante d’Andrinople à Yassi.

XLII. Sultan Ibrahim, qu’Osman aga et l’ancien vizir Chourlouli Ali bacha avaient formé le dessein de mettre sur le trône, en déposant Achmet, n’était point fils aîné du sultan Mustapha, comme vous le faites, mais bien fils unique de Soliman, oncle de l’un et de l’autre.

Cela est corrigé dans la dernière édition de Hollande.

XLIII. Baltagi Mehemet ne fut point banni pour la raison que vous alléguez, ni pour aucune autre ; mais étant de retour à Andrinople avec l’armée, il demanda sa démission au Grand Seigneur à cause de son grand âge, lui recommandant Yasust bacha, alors janissaire aga, pour son successeur au viziriat, ce qu’il obtint ; et il choisit volontairement Lemnos pour retraite.

M. de Poniatowski dit positivement le contraire.

XLIV. M. Gluk, chez qui la dame Catherine servit, et que vous appelez intendant du pays, était le premier ministre de la principale église de Marienbourg.

Il est qualifié de ministre luthérien dans quatre éditions.

XLV. Pour faire croire les Turcs capables de la perfidie que vous leur attribuez (de vouloir livrer Charles XII à ses ennemis en Pologne), il faudrait supposer que le czar et le roi de Pologne auraient gagné par argent non-seulement le kan, le bâcha et les envoyés de la Porte, mais toutes les troupes de l’escorte.

On ne leur a pas attribué de perfidie ; on a soupçonné les Tartares, et non les Turcs.

XLVI. Vous dites que quand je fus envoyé à Constantinople emprunter de l’argent pour le roi de Suède, je mis le plein pouvoir et les lettres de ce prince dans un livre dont j’avais ôté le carton, et passai au milieu des Turcs mon livre à la main, disant que c’était mon livre de prières ; mais je ne