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NOTES SUR LES REMARQUES DE LA MOTRAYE.


Un homme qui a été son domestique assure qu’il fut coupé en deux par les Tartares.

LI. Ils ne le désarmèrent point (Charles XII), comme vous dites ; il jeta d’abord son épée en l’air pour les prévenir.

On lui saisit son épée comme il levait le bras.

LII. Rien n’est plus facile que de présenter des requêtes au Grand Seigneur ; cela n’a jamais été défendu à personne par aucun vizir.

Cela avait été expressément défendu : il est bien étrange que le sieur de La Motraye, qui n’y était pas, veuille en savoir plus que M. de Villelongue lui-même. L’auteur a les lettres originales de M. de Villelongue, qui peuvent servir à confondre les critiques inconsidérées.

LIII. Ce ne fut pas le sultan Galga (comme on appelle les fils aînés des kans), mais Carplan Gherei, frère du kan déposé, qui fut mis en sa place.

Aussi trouve-t-on dans la nouvelle édition de Hollande Carplan Gherei[1].

LIV. Je sais bien que M. Désaleurs persuada à quelques marchands de lui prêter aussi quelque somme d’argent, je ne puis dire combien ; mais il ne prêta rien lui-même, et ne fit que répondre du payement.

Cela est encore très-faux ; les enfants de M. Désaleurs ont les papiers justificatifs par lesquels il paraît qu’il prêta vingt mille écus, et répondit de pareille somme.

LV. M. Jacques Cooke… lui avança non-seulement de nouvelles sommes, mais jugea que Sa Majesté ne prendrait pas en mauvaise part l’offre… de ce que son frère et lui avaient de vaisselle d’argent, etc.

Tout lecteur judicieux verra que l’histoire du payement du sieur Thomas Cooke ne devait pas tenir deux pages dans l’histoire de Charles XII.

LVI. Vous assurez qu’il n’y avait point de ministre de Hollande à la cour de Suède quand le roi fit arrêter à Stockholm le résident anglais, en

  1. Je ne connais aucune édition où il soit question de Carplan Gherei. L’édition de 1746 portait encore : « Il mit sur le trône des Tartares le fils du kan déposé, jeune homme de son âge, etc. » C’est en 1748 seulement que Voltaire mit : « Le frère du kan, etc. », qu’on lit aujourd’hui. (B.)