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NOTES SUR LES REMARQUES DE LA MOTRAYE.


LX. Dans un autre endroit de ce même errata, en voulant corriger une prétendue faute, vous en faites une réelle ; vous dites qu’il faut lire Achmet II au lieu de Mahomet IV.

Cet errata n’a point été fait par l’auteur de l’Histoire de Charles XII. Il est très-imparfait et très-incorrect, La plupart des fautes ont été corrigées dans la dernière édition de Hollande ; et l’ordre de la succession dans l’empire ottoman y est fidèlement observé.

LXI. Vous dites… que le baron de Görtz alla de Suède en France et en Hollande : cela est vrai ; mais vous ajoutez en Angleterre pour essayer les ressorts qu’il voulait jouer. Il n’alla point en Angleterre, au moins depuis le retour du roi de Suède en ses États.

Les personnes qui lui ont parlé dans son voyage secret en Angleterre sont encore à Paris.

LXII. Ces duchés (de Brême et Verden) ne furent point les motifs de l’animosité que pouvait avoir Charles contre George (électeur de Hanovre et roi d’Angleterre). Le roi de Danemark était celui contre lequel il parut toujours le plus animé.

M. de La Motraye permettra qu’on en croie les mémoires des ministres les mieux instruits.

LXIII. Vous faites passer le duc d’Ormond à Madrid quelques années avant qu’il y passât ; vous l’envoyez rencontrer le czar Pierre Ier en Courlande… Il n’alla pas en Courlande non plus qu’au congrès d’Aland, entamé en 1717.

Ces faits sont si connus qu’on ne peut qu’admirer la hardiesse avec laquelle on les nie. Il n’y a point d’Anglais qui ne sache que le duc d’Ormond partit de Loches environ vers la fin de 1716,

LXIV. Le czar n’y envoya (au congrès d’Aland), selon vous, qu’un seul plénipotentiaire, à savoir le baron Ostreman, pour traiter avec le baron de Görtz. Permettez-moi de vous dire qu’il y en envoya trois, à savoir le comte Bruce en qualité de premier plénipotentiaire, le baron Ostreman, et le baron Yagorenski ; il y eut aussi trois plénipotentiaires de la part de la Suède, à savoir le baron de Görtz, le baron de Lillisted, et le comte de Gyllenborg.

On n’a point dit qu’il n’y avait qu’un plénipotentiaire : d’ailleurs le nombre des plénipotentiaires subalternes importe peu dans une histoire où l’on n’a jamais égard qu’aux grands événements. La gravité de l’histoire dédaigne les détails des gazettes.