Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/251

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VAHTAXTKS ItK MAHIAMNK. 2 : i1

Allez : que Mariamne on reine snit servie, Et respectez ses lois si vous aimez la vie.

M AZAEI..

Seigneur…

VAKLS.

Vous entendez mes ordres absolus ; Obéissez, vous disje, et ne répliquez plus.

SCÈNE ni.

VARUS, ALDIN.

V A R C S.

Ainsi donc, sans tes soins, sans ton avis fidèle, Mariamne expirait sous cette main cruelle ?

ALBIN.

Le retour de Zarès n’était que trop suspect :

Le soin mystérieux d’éviter votre aspect.

Son trouble, son effroi fut mon premier indice.

VA RU s.

Que ne te dois-je point pour un si grand service ! C’est par toi qu’elle vit : c’est par toi que mon cœur A goûté, cher Albin, ce solide bonheur, Ce bien si précieux pour un cœur magnanime, D’avoir pu secourir la vertu qu’on opprime.

ALBIN.

Je reconnais Varus à ces soins généreux : Votre bras fut toujours l’appui des malheureux. Quand de Rome en vos mains vous portiez le tonnerre. Vous étiez occupé du bonheur de la terre. Puissiez-vous seulement écouter en ce jour, etc.

ALBIN.

Ainsi l’amour trompeur dont vous sentez la flamme. Se déguise en vertu pour mieux vaincre votre âme •. Et ce feu malheureux…

VARCS.

Je ne m’en défends pas : L’infortuné Varus adore ses appas : Je l’aime, il est trop vrai ; mon âme toute nue Ne craint point, cher Albin, de paraître à ta vue ; Juge si son péril a dû troubler mon cœur ; Moi, qui borne à jamais mes vœux à son bonheur ; Moi, qui rechercherais la mort la plus affreuse. Si ma mort un moment pouvait la rendre heureuse !

ALBIN.

Seigneur, que dans ces lieux ce grand cœur est changé

Qu’il venge bien l’amour qu’il avait outragé !

Je ne reconnais plus ce Romain si sévère

Qui, parmi tant d’objets empressés à lui plaire,

N’a jamais abaissé ses superbes regards

Sur ces beautés que Rome enferme en ses remparts.