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236 VARIANTES DE MAUIA.M.XE.

SCÈNE Y. mariamjNE, varus, élise.

M ARI AMNE.

Loin do ces lieux sanglants que le cinnie environno, Je mettrai leur enfance à l’ombre de son trône ; Ses généreuses mains pourront sécher nos pleurs. Je ne demande point qu’il venge mes malheurs. Que sur mes ennemis son bras s’appesantisse ; C’est assez que mes fils, témoins de sa justice, Formés par son exemple, et devenus Romains, Apprennent à régner des maîtres des humains.

Donnez-moi dans la nuit des guides assurés, Jusque sur vos vaisseaux dans Sidon préparcs.

Je ne m’attendais pas que vous dussiez vous-même Mettre aujourd’hui le comble à ma douleur extrême.

Ma constante amitié respecte encor Varus.

J’oublierai votre flamme

Seigneur, et je vous fuis pour vous la conserver.

SCENE VI.

VARUS, ALBIN.

ALBIN.

Nous vous troublez, seigneur, et changez de visage.

VAUUS.

J’ai senti, je l’avoue, ébranler mon courage.

Ami, pardonne au fou dont je suis consumé

Ces faiblesses d’un cœur qui n’avait point aimé.

.Te ne connaissais pas tout le poids de ma cliaînc,

Je le sens à regret, je la romps avec peine.

Avec quelle douceur, avec quelle bonté,

Elle imposait silence à ma témérité !

Sans trouble et sans courroux, sa tranquille sagesse

M’apprenait mon devoir, et plaignait ma faiblesse ;

J’adorais, cher Albin, jusques à ses refus :

J’ai perdu l’espérance, et je l’aime cncor plus.

A quelle épreuve, ô dieux ! ma constance est réduitel

AI. niN. Ltcs-vous résolu de préjiarer sa fuite ?