Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome22.djvu/405

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ouvrage anglais de M. de Voltaire, il prit le mot cake, qui signifie gâteau, pour le géant Cacus… Il est plaisant, il faut l’avouer, qu’un pareil homme s’avise de juger les autres.

XXIX.

Voici les expressions qu’on m’a fait voir dans ses feuilles :

« La fréquence fastidieuse d’un clinquant métaphysique. »

« Les rustiques contempteurs qui méprisent les Révolutions de Pologne, le second Gulliver, le Nouvelliste du Parnasse, etc. »

« Un sage militaire enchanté d’un auteur connu par les admirables saillies d’une délicate inintelligibilité. »

« Une hypocrisie corporifiée par la grâce. »

« La nouvelle faculté d’un esprit paradoxal, érigée dans le beau monde. »

« Un savoyard qui décrotte des lambeaux de métaphysique, »

« La vérité habilement distillée par un avocat général, qui en tire l’essence du problématique judiciaire. »

Je n’en copierai pas davantage ; je me contenterai de demander s’il sied bien à l’auteur de ce galimatias plein de bassesse d’insulter au style de M. de Marivaux, et à tant d’autres ?

XXX.

Je crains de fatiguer le public par les citations d’un ouvrage dont les feuilles sont oubliées à mesure qu’elles paraissent. Je crois que le peu que j’ai dit servira de préservatif. Je continuerai si la chose est nécessaire ; j’avertis, en attendant, que le même auteur donne sous main, depuis quelque temps, une autre brochure intitulée Réflexions sur les ouvrages de littérature. On dit qu’il combat souvent dans cette feuille ce qu’il a dit dans les Observations. Cela fait souvenir de gens d’une profession à peu près semblable qui font semblant de se battre pour ameuter les passants. N’est-il pas déplorable de voir un tel brigandage dans les lettres ?

FIN DU PRESERVATIF.