Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome23.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DOUTES
SUR
LA MESURE DES FORCES MOTRICES
ET SUR LEUR NATURE[1]
présentés à l’académie des sciences de paris en 1741.

PREMIÈRE PARTIE.
DE LA MESURE DE LA FORCE.

1° Une pression quelconque en un temps peut-elle donner autre chose qu’une vitesse et ce qu’on appelle une force ?

2° Si une pression en un temps ne peut donner qu’une force, deux pressions dans le même temps ne donneront-elles pas simplement deux vitesses et deux forces ?

3° Donc, en deux temps, une pression produit ce que deux pressions égales font en un temps. Elle donne 2 vitesses et 2 forces : car 2 2 .

4° Donc, si de deux corps égaux le premier fait le double d’effet de l’autre dans un temps égal, c’est qu’il aura double vitesse ; et, s’il fait le quadruple d’effet avec 2 de vitesse, c’est en deux temps.

5° Donc, si on veut que la force soit le produit du carré de la

  1. Ces Doutes ont été imprimés dans le tome IX de la Nouvelle Bibliothèque, ou Histoire littéraire (juin 1741, pages 219-33). On mit à la suite un Extrait du rapport fait à l’Académie des sciences, le 26 avril, par Pitot et Clairaut, rapport qu’on trouvera en entier parmi les Pièces justificatives, à la suite de la Vie de Voltaire (tome Ier de la présente édition). Les éditeurs de Kehl sont les premiers qui ont admis ces Doutes dans les Œuvres de Voltaire. Mairan avait donné, en 1728, dans les Mémoires de l’Académie des sciences, une Dissertation sur l’estimation et la mesure des forces motrices des corps, qui fut réimprimée, en 1741, in-12, par les soins de l’abbé Deidier. (B.)