ter de presque tous ceux qui ont composé l’histoire de Louis XIV : aucun d’eux n’a écrit à Paris ; aucun n’a été à portée de consulter les courtisans, les généraux et les ministres de ce monarque ; aucun n’a puisé dans les sources. C’est un avantage que l’auteur de cet essai a eu ; il faut qu’il y joigne celui d’être éclairé sur quelques méprises où il est tombé en suivant des opinions reçues.
Ces secours le mettront à portée de laisser au public un monument devenu nécessaire. Les chapitres qui regardent les arts peuvent aisément recevoir des accroissements. On a ajouté à la liste raisonnée des écrivains de ce siècle plus de trente articles. On a fait une liste semblable des maréchaux de France, et le corps de l’ouvrage est réformé et augmenté dans des endroits importants. On y verra les véritables causes de la paix de Riswick, et la condescendance qu’eut Louis XIV de reconnaître Jacques III, après la mort de Jacques II ; le noble regret qu’il témoigna de la mort de Ruiter ; enfin un grand nombre de traits qui, en caractérisant les hommes et les temps, sont ce que l’histoire a de plus précieux.
Il est inutile de dire qu’on a rétabli l’orthographe des noms ; qu’on a rendu le titre de pensionnaire d’Amsterdam à un homme qu’on avait cru bourguemestre ; qu’on spécifie le temps où le parlement complimenta le cardinal Mazarin par députés. Plusieurs petites fautes de cette nature, qui sont proprement la matière d’un errata, sont exactement corrigées.
L’auteur de cet essai s’intéresse trop à la littérature pour ne pas saisir cette occasion d’avertir le public que M. le comte Algarotti a fait réimprimer à Berlin ses Dialoghi sopra la luce, i colori, e l’attrazione. On va donner à Venise une nouvelle édition de cet ouvrage, avec un recueil de lettres de la même main. On ne se tromperait pas si on mettait à la tête de pareils livres :