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DE M. LEFRANC DE POMPIGNAN.

Comme nous en étions là, le roi et moi, la reine s’approcha, et me demanda si je n’avais pas fait quelque nouveau psaume judaïque. J’eus l’honneur de lui réciter sur-le-champ le dernier que j’ai composé, dont voici la plus belle strophe :

Quand les fiers Israélites,
Des rochers de Beth-Phégor,
Dans les plaines moabites,
S’avancèrent vers Achor ;
Galgala, saisi de crainte,
Abandonna son enceinte,
Fuyant vers Samaraïm ;
Et dans leurs rocs se cachèrent
Les peuples qui trébuchèrent
De Béthel à Séboïm[1].

Ce ne fut qu’un cri autour de moi, et je fus reconduit avec des acclamations universelles, qui ressemblaient à celles de Nicole dans le Bourgeois gentilhomme[2].

Le temps et la gloire me pressent ; vous aurez le reste par la première poste.

FIN DE LA RELATION, ETC.
  1. Je n’ai trouvé ces vers dans aucune des éditions que j’ai vues des Œuvres de Lefranc de Pompignan. (B.)
  2. Des éclats de rire ; voyez le Bourgeois gentilhomme, acte III, scène ii.