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488 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES.

Il est de quelque utilité d'apprendre aux ignorants imposteurs de nos jours que leur temps est passé, et qu'on ne croit plus ces misérables sur leur parole.

On proposa à Nonotte de marier les six mille soldats de la lé- gion thébaine avec les onze mille vierges * ; mais ce pauvre ex- jésuite n'avait pas les pouvoirs.

VII-' SOTTISE DE NOINOTTE.

SUR AMMIF.N M A R C li I, Lî ,\', ET SUR UN PASSAGE IMPORTANT.

Le libelliste s'exprime ainsi, page h8... « Ammien Marcellin ne dit nulle part qu'il avait vu les chrétiens se déchirer comme des bêtes féroces. L'auteur de VEssai sur les Mœurs, etc., calomnie en même temps Ammien Marcellin et les chrétiens. »

Qui est le calomniateur, ou de vous, ou de l'auteur de VEssai sur les 3Iœurs? Premièrement, vous citez faux :il n'y a point dans le texte qu'Ammien Marcellin ait vu; il y a que de son temps les chrétiens se déchiraient. Secondement, voici les paroles d'Ammien Marcellin, page 223, édition de Henri de Valois: His cfferatis hominuni mcnlibus.,. iram in Geovfjium episcopum vertcruiit,vipereis morsibus ah eo ssepius appetiti. On demande au libelliste quel est le caractère des vipères? Sont-elles douces? sont-elles féroces? D'ailleurs a-t-on- besoin du témoignage d'Ammien Marcellin pour savoir que les eusébiens et les athanasiens exercèrent les uns contre les autres la plus détestable fureur? Jusqu'à quand ar- borera-t-on l'intolérance et le mensonge?

Vlir SOTTISE DE NONOTTE.

Sll! CHARI.KM AG\E.

Il accuse l'auteur de VEssai sur les Mœurs, etc., d'avoir dit que Charlemagne n'était qu'un heureux brigand. Notre libelliste

1. Voyez, plus loin, la xxii des Honnêtetés liltèraires (article 4).

2. N.-IJ. M. Dainilavillo pouvait citer un autre passage d'Ammien Marri'lliii beaucoup plus fort ; c'est à la fin du chapitre v, livre \MI. Je me sers de la traduction très-estimte faite à Berlin, imprimée cette année 1775. n'ayant pas sous mes yeux le texte orijiinal. Voici les paroles du traducteur : Julien avait observé qu'il n'est pas d'animaux plus ennemis de l'Iiomnie que le sont entre eux les vltrétiens quand la reVu/um les divise. {Note de Vollaire.) — Cette note est, comme on voit, de 1775. La traduction d'Ammien ^larcellin, dont parle Vollaire, est celle de G. de Moulines. (R.) — Le texte d'Ammien Marcellin, que Voltaire regrette de ne pas citer, fait partie d'une note, tome XI, page 238.

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