Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/530

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Ce pauvre libelliste ne sait pas qu’un homme habile sait respecter les lois favorables au peuple, pour renverser celles sur lesquelles le trône se fonde.

La maxime de Cromwell était de verser le sang de tout ennemi puissant, ou dans un champ de bataille, ou par la main des bourreaux : c’est pourquoi M. de Voltaire a dit qu’il se baigna dans le sang ; mais cela n’empêchait pas qu’il ne sût réprimer son pouvoir à propos, qu’il n’eût soin que la justice fût observée, et qu’il ne ménageât le peuple : il avait besoin de s’en faire un appui, tandis qu’il immolait ceux qui pouvaient lui nuire. Ainsi il fut en même temps équitable par rapport aux peuples, et cruel envers ses ennemis ; il vécut dans le trouble, mais il y conserva une grande fermeté d’âme, et mourut avec elle.

Voilà ce qu’était Cromwell, et comment il convenait à M. de Voltaire de nous le montrer : voilà ce que tout le monde reconnaît dans cet homme extraordinaire, et ce que l’imbécillité et la mauvaise foi appellent des contradictions.

On peut juger du reste du libelle par les articles qu’on vient de réfuter : il ne méritait pas qu’on en prît la peine ; mais il était bon de prouver que les erreurs attribuées, dans ce libelle, à M. de Voltaire, ne sont que les fourberies d’un calomniateur, et que les applaudissements que lui prodigue son illustre apologiste ne sont que l’éloge du crime, du mensonge, et de l’ignorance, fait par un complice.



fin des éclaircissemens historiques.