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SUPPLÉMENT DU DISCOURS AUX WELCHES.

dites que vous ornerez votre édition de culs-de-lampe. Remerciez Dieu, monsieur, de ce qu’Antoine Vadé n’est plus au monde ; il vous appellerait Welche, sans difficulté, et vous prouverait[1] qu’un ornement, un fleuron, un petit cartouche, une petite vignette, ne ressemble ni à un cul, ni à une lampe.

Vous me proposez la paix avec maître Aliboron, dit Fréron, et vous me dites que c’est vous qui voulez bien lui faire sa litière ; vous ajoutez qu’il m’a toujours estimé, et qu’il m’a toujours outragé. Vraiment, voilà un bon petit caractère ! c’est-à-dire que quand il dira du bien de quelqu’un, on peut compter qu’il le méprise. Vous voyez bien qu’il n’a pu faire de moi qu’un ingrat, et qu’il n’est guère possible que j’aie pour lui les sentiments dont vous dites qu’il m’honore.

Paix en terre aux hommes de bonne volonté ; mais vous m’apprenez que maître Aliboron a toujours été de volonté très-maligne ; je n’ai jamais lu son Année littéraire, je vous en crois seulement sur votre parole.

[2]Pour vous, monsieur, je vois que vous êtes de la meilleure volonté du monde, et je suis très-persuadé que vous n’avez imprimé contre moi rien que de fort plaisant pour réjouir la cour ; ainsi je suis très-pacifiquement, monsieur, votre, etc.

FIN DU SUPPLÉMENT, ETC.
  1. Voyez page 237.
  2. Cet alinéa n’avait pas été conservé dans les réimpressions : voyez la note, page 254.