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NOUVEAUX DOUTES

SUR l'authenticité DU TESTAMENT POLITIQUE ATTRIBUÉ AU CARDINAL DE RICHELIEU

ET SUR LES REMARQUES DE M. DE FONCEMAGNE. OBJECTION.

Il est dit dans la préface du Testament politique du cardinal de Richelieu, nouvellement imprimé, à Paris, chez Lebreton, 1754:

« M. de Voltaire attaqua le Testament politique en 1749, dans une courte dissertation intitulée Des Mensonges imprimés, etc. Le paradoxe qu'il voulait établir trouva des contradicteurs. Entre les écrits qui furent publiés, on distingua celui qui portait le titre de Lettre sur le Testament politique ; lettre polie et solide, dans laquelle M. de Voltaire ne put avoir à se plaindre que de la force des preuves qu'on lui opposait. »

RÉPONSE.

L'opinion de M. de Voltaire, bien loin d'être un paradoxe, est l'opinion d'Aubery, historiographe du cardinal de Richelieu, et pensionné de la duchesse d'Aiguillon sa nièce. C'est l'opinion de Gui-Patin, de Richard, de Levassor ; c'est le sentiment d'An- cillon, de l'auteur ^ très instruit déguisé sous le nom de Vigneul; du P. d'Avrigny-, auteur des excellents Mémoires pour servir à l'histoire du xvii'= siècle; du judicieux et du profond Leclerc^ ; et enfin du sage et savant La Monnoye*.

Quelle autorité plus forte que celle d'Aubery, qui écrivait sous les yeux de la nièce du cardinal, de sa nièce chérie, dépositaire de tous ses sentiments et de tous ses papiers ? Serait-il possible que l'écrivain de la vie du cardinal eût supprimé un fait aussi essentiel que celui du Testament politique, qui devait avoir été présenté à Louis XIII par la famille du cardinal, et dont une copie authentique devait être entre les mains de cette duchesse ?

��1. D'Argonne; voyez son article dans le Catalogue des écrivains français du Siècle de Louis XIV, tome XIV, page 61.

2. Voyez son article, tome XIV, page 35.

3. Voyez ibid., page 96.

4. Voyez ibid., page 80.

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