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DU CARDINAL DE RICHELIEU. 291

��OBJECTION NON MOINS IMPORTANTE.

M. le marquis de Torcy, en 1705, « fit retirer, dit-on, des effets de la succession de M"" la duchesse d'Aiguillon les papiers du ministère du cardinal de Richelieu ; le Testament politique fut remis, avec tous ces papiers, dans le dépôt des affaires étrangères, lorsqu'en 1710 il forma ce dépôt, avec la permission de Louis XIV, dans le donjon au-dessus de la chapelle du Louvre ». C'est -\L Ledran, chargé du dépôt, qui a donné cette note.

RÉPONSE.

J'avoue que je n'ai pas consulté M. Ledran: il n'était pas alors chargé de ce dépôt, lequel n'était pas, ce me semble, encore en règle; et aujourd'hui je ne puis consulter personne : je m'en rap- porte toujours à ceux qui vivent à Paris, et qui ont des yeux; et voici sur quoi je les prie de vouloir bien m'instruire.

La Succincte Narration ne me paraît avoir aucun rapport avec la suite du testament. M. de Foncemagne dit lui-même : « Ce sont deux parties distinctes du même tout. Voilà, sire, dit le cardinal en finissant la première, ce que vous avez fait pour votre gloire; et il me sem])lc lui entendre dire en commençant la seconde, qui est le testament proprement dit : Voilà, sire, ce que vous devez faire pour vos sujets. »

De là je conclus ce que M. de Foncemagne devrait, ce me semble, nécessairement conclure, que le Testament politique pro- prement dit ne peut être du cardinal de Richelieu.

Si le cardinal, dans la Narration succincte, a parlé de la con- duite qu'ont tenue les généraux d'armée contre l'Allemagne et l'Espagne, il va parler sans doute de la conduite qu'ils doivent tenir. S'il a fait mention des négociations avec toutes les puis- sances voisines, il va expliquer comment il faut négocier dans la situation présente, qui est très-épineuse, avec l'Italie, la Hollande, la Suède, le Danemark, l'Angleterre. S'il s'est étendu sur l'invasion du Piémont, il va enseigner la manière de le conserver. S'il a dit quelque chose des révolutions de la Catalogne et du Portugal, il va montrer par quels ressorts on peut profiter de ces grands événements. Lisez ; il parle de cas privilégiés et du droit de pré- senter aux cures.

Je suis jusqu'à présent du premier avis de M. de Foncemagne, que le cardinal de Richelieu pouvait avoir projeté de faire ce

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