Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome25.djvu/411

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous vous trompez, répliqua l’auditeur ; sachez que les armées de moines sont comme celle où vous avez servi : elles sont composées de principaux officiers qui sont dans le secret de la compagnie, et de soldats imbéciles qui marchent sans savoir où, et qui se battent sans savoir pourquoi. Le grand nombre en tout genre est celui des ignorants, conduits par quelques gens habiles ; et tous les moines ressemblent aux sujets du Vieux de la montagne ; mais vous savez, Dieu merci, que les jésuites ne sont plus à craindre.

— N’importe, dit le capitaine, il faut chasser celui-ci, ne fût-ce que pour le scandale qu’il donne, et pour l’ennui qu’il cause. »

Pour moi, je demandai sa grâce, attendu qu’il m’avait dit de grosses injures sans que j’eusse l’honneur de le connaître.

M. le ministre Perdrau fut de mon avis, aussi bien que M. Covelle ; je partis le lendemain pour aller auprès de ce bon seigneur allemand dont je suis l’aumônier, et chez qui je n’entendrai plus parler de ces billevesées.


PARODIE.
de la troisième lettre du proposant[1].
par le sieur needham,
irlandais, prêtre, jésuite, transformateur de farine en anguilles.

Il fait parler un Patagon dans cette parodie ; et le Patagon raisonne comme Needham.

P. S. Cette parodie ne fut imprimée qu’après le débit de la huitième lettre. Nous avons fidèlement suivi l’ordre des temps dans la nouvelle édition de ces choses merveilleuses[2].

    d’une parodie a copié l’original exactement sans qu’on ait vu cet original ? N’est-ce pas là un nouveau miracle que ce jésuite suppose dans ses lecteurs ? Vous voyez qu’il y a des jésuites naïfs.


    N. B. Saint Patrick est le patron du jésuite Needham. Le premier miracle que fit saint Patrick fut d’échauffer un four avec de la neige. Needham raisonne aussi conséquemment que le bonhomme saint Patrick. (Note de Voltaire.)

  1. Tout cet intitulé, y compris le P. S., est de Voltaire. J’ai rapporté, dans mon Avertissement (page 358), l’intitulé entier de l’édition originale. (B.)
  2. Comme cette parodie est excessivement ennuyeuse, nous n’en rapportons que des extraits, afin que le lecteur ne soit pas privé des notes de monsieur le proposant. (K.)