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AVIS AU PUBLIC.

fin de 1765, elles contiennent quantité d’anecdotes curieuses de ce temps, des discussions littéraires, historiques et philosophiques, etc. Elles n’ont donc pas besoin d’une autre recommandation que le nom de leur illustre auteur. Tolle, lege, et vale.

Qui ne croirait, après avoir lu cet avertissement, que l’éditeur a eu entre les mains les originaux du peu de lettres qu’il a pu ramasser de M. de Voltaire ; et que du moins il n’a pas joint à la malhonnêteté de les imprimer sans le consentement de l’auteur, l’infidélité de les altérer et de les empoisonner ?

CERTIFICAT DE M. DAMILAVILLE.

« Au mois de mai[1] 1765, M, de Voltaire m’écrivit une lettre aussi touchante que sublime sur les malheurs des Calas et des Sirven.

Cette lettre fut imprimée, et généralement regardée comme ce qui avait été écrit de plus beau sur ce sujet.

Un homme, je ne sais quel, s’avise, au mépris de l’honnêteté publique, d’imprimer en Hollande un recueil qu’il intitule Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse, avec des notes historiques et critiques, qu’on nommerait à plus juste titre, du moins pour la plupart, indécentes et calomnieuses.

Cet homme, qui ne me connaît point, m’appelle M. Damoureux[2] ; il insère sous ce nom, dans son recueil, la lettre que M. de Voltaire m’a adressée, et, comme s’il ne lui suffisait pas d’être calomniateur, il se rend faussaire.

Il intercale dans cette lettre un paragraphe entier de sa façon, et dit dans une de ses notes : que c’est un long passage que le censeur n’a pas voulu laisser dans la première édition faite à Paris ; qu’il l’a restitué d’autant plus volontiers qu’il achève de peindre M. de Voltaire.

Ce paragraphe commence à la fin de la page 181 du Recueil, par ces mots : Ce fou triste, et finit au bas de la page 182 par ceux-ci : dans les sublimes forêts de la Suisse philosophe[3].

Il est superflu d’ajouter que ce passage ne contient pas un

  1. Lisez mars, et voyez, dans la Correspondance, la lettre de Voltaire, du 1er mars 1765.
  2. Dans le volume contre lequel réclame l’Appel au public, la lettre à Damilaville, du 1er mars 1765, est en effet imprimée comme adressée à M. Damoureux. L’édition de cette lettre en 16 pages in-8°, publiée par Damilaville, ne donnait pas en entier les noms, mais seulement M. de Vol..... à M. Dam......
  3. J’ai mis en note ce passage, objet de la réclamation de Voltaire. (B.)