Dorcas, qui rétablissait les robes des fidèles, et que saint Pierre ressuscita[1] ; nous voici prêts, ordonnez. » Le sénat n’aurait pas manqué de mettre les chrétiens à l’épreuve ; le mort, rendu à la vie par leurs prières, ou par un jet d’eau bénite, aurait baptisé tout le sénat de Rome, l’empereur, et l’impératrice ; et on aurait baptisé tout le peuple romain sans la moindre difficulté. Rien n’était plus aisé, plus simple. Cela ne s’est pas fait ; qu’on en dise, s’il se peut, la raison.
Mais qu’on nous dise d’abord pourquoi la religion chrétienne parvint enfin à subjuguer l’empire romain avec des fables qui semblent aux Bolingbroke, aux Collins, aux Toland, aux Woolston, aux Gordon, ne mériter que l’horreur et le mépris. On n’en sera pas surpris si on lit les chapitres suivants. Mais il les faut lire dans l’esprit d’un philosophe homme de bien, qui n’est pas encore illuminé.
et de la résurrection annoncée de son temps.
Nous n’avons parlé que suivant les faibles principes de la raison. Nous continuerons avec cette honnête liberté. La crainte et l’espérance d’un côté, et le merveilleux théologique de l’autre, ont eu toujours un empire absolu sur les esprits faibles ; et de ces esprits faibles il y en a parmi les grands, comme parmi les servantes d’hôtellerie.
Il s’éleva dans l’empire romain, après la mort de César, une opinion assez commune que le monde allait finir. Les horribles guerres des triumvirs, leurs proscriptions, le saccagement des trois parties de la terre alors connues, ne contribuèrent pas peu à fortifier cette idée chez les fanatiques.
Les disciples de Jésus en profitèrent si bien que, dans un de leurs Évangiles, cette fin du monde est clairement prédite, et l’époque en est fixée à la fin de la génération contemporaine de Jésus-Christ. Luc est le premier qui parle de cette prophétie[2], bientôt adoptée par tous les chrétiens. « Il y aura des signes dans la lune et dans les étoiles, des bruits de la mer et des flots ; les