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MÉMOIRE


DES ÉTATS DU PAYS DE GEX[1].


(1775)




Les états du pays de Gex représentèrent, il y a longtemps[2], au ministère les désastres de cette petite province, enclavée entre le mont Jura et les Alpes, le lac de Genève, la Savoie, la Suisse, et le territoire genevois.

La province fit voir qu’elle était obligée d’acheter à Genève tout ce qui est nécessaire à la vie ;

Que toutes les marchandises achetées à Genève étaient sujettes à de grands droits, ou exposées à être saisies ;

Que ce petit pays était hérissé de bureaux des fermes royales ;

Que la pauvreté et la dépopulation augmentaient tous les jours.

Le ministère eut pitié de cette province, et M. de Trudaine eut la bonté, en 1760, de minuter un arrêt en sa faveur.

Il daigne encore aujourd’hui venir au secours de ce malheureux pays, en le détachant des fermes générales, et en le regardant comme province étrangère, telle qu’elle l’est en effet par la nature.

La ferme générale demande une indemnité.

Les états du pays représentent que cette province a toujours été à la ferme plus à charge que profitable ;

Que dans plusieurs années il y a eu de la perte pour elle ;

Que dans les années les plus lucratives elle n’en a jamais retiré plus de sept mille livres.

  1. Voltaire parle de ce nouveau Mémoire dans ses lettres à Dupont et à Mme  de Saint-Julien, du 10 octobre 1775.
  2. Voyez ci-dessus pages 349 et 351, les Notes et le Mémoire sur le pays de Gex.