Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/436

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXXIX. — Il parle de sanglants combats d’oiseaux qui procédaient de certains petits corps répandus en l’air. Voilà un historien bien admirable !

Ce n’est point pour cela qu’on l’admire.

LXXX. — L’impuissance de l’âge irritant les désirs de ce roi trop voluptueux, il se mit à entretenir grand nombre de belles filles, au moins pour le plaisir des yeux. Qu’entend-il par l’impuissance de l’âge ? Tout ce discours-là n’est-il pas contre la bienséance ?

Contre la bienséance, soit ; mais le discours est clair.

LXXXI. — Voilà comme des juges aussi inconsidérés que Mézerai blâment, dans les questions de paix et de guerre, la conduite des potentats !

C’est qu’il y a bien des guerres injustes ou peu nécessaires.

LXXXII. — Il dit : Comme s’il y avait de la religion dans la guerre ! Quoi ! il n’y a jamais de religion parmi les gens de guerre !

La réflexion était trop générale.

LXXXIII. — Il établit cette maxime que, dans les troubles, les plus riches sont les plus coupables.

Cela n’est malheureusement que trop vrai dans la guerre.

LXXXIV. — Il n’y a pas sorte de gouvernement qu’il n’ait résolu de blâmer, toujours pour flatter le peuple.

Méchanceté du P. Daniel. Mézerai ne sonne pas le tocsin ; mais il fait des réflexions dont ceux qui gouvernent devraient profiter.

LXXXV. — Il dit : Les rois eussent été injustes d’employer la force pour soutenir leur dignité.

Le P. Daniel aurait dit, avec les flatteurs dans Athalie, que le peuple

… D’un sceptre de fer doit être gouverné.

LXXXVI. — Il nomme deux ministres[1] coquins.

L’expression est forte ; mais elle dit tout.

  1. De La Brosse et Enguerrand de Marigny.