Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/440

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CIX. — Il y avait du danger que les états ne voulussent donner des entraves à cette femme étrangère. Voilà une manière de parler d’une reine qui me semble bien dure.

Dura, sed vera.

CX. — Lâcher la bride à la victoire. N’est-ce pas là une expression toute nouvelle ?

La critique est juste.

CXI — Le roi de Navarre, dit-il, fut blessé à la tranchée en lâchant de l’eau. Circonstance bien digne de la curiosité du lecteur !

Mézerai n’en parle qu’à cause des plaisanteries qui en furent faites.

CXII — Il ne sait pas qu’il est plus honorable de faire une sage retraite que de se faire faire prisonnier en s’opiniâtrant.

Chicane.

CXIII. — Il dit : Le duc de Guise n’avait presque aucun vice ni de prince, ni de courtisan. Les princes et les courtisans ont-ils une autre origine ou d’autres passions que les autres hommes ?

Le prince de Clermont[1] le prétendait en plaisantant. Mais, s’ils ont la même origine, leurs passions sont plus violentes et plus dangereuses.

CXIV. — Il dit sur la mort du gouverneur d’Orléans, qui avait nom Sipierre, que les trois cailloux qui sont les armes d’Orléans avaient vu la fin de Sipierre.

Mauvais calembour en effet.

CXV. — La reine voulut enchaîner le prince à la cour par les appas d’une de ses filles d’honneur. Est-ce la première fois que les filles ont été touchées de tendresse ?

Non, sûrement ; mais il est certain que la reine avait employé cet artifice.

CXVI. — N’est-ce pas partout la faiblesse des hommes et des femmes d’être sensibles ?

  1. Louis de Bourbon-Condé, abbé, académicien, général d’armée, mort en 1770.