Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/47

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les apparences sont alors contre M. de Morangiés, quoique le fond de l’affaire soit pour lui. Le roman des cent mille écus de la Véron, soutenu par les formes, l’emportera sur la vérité mal conduite : ce qui serait un grand et fatal exemple.

Si, au contraire, la famille Véron perdait son procès, elle le perdrait probablement parce qu’on aurait des preuves judiciaires plus claires que le jour de la nullité des billets de M. de Morangiés.

Or, il me semble qu’on a beaucoup de preuves morales de la nullité de ces billets ; mais, pour les preuves légales, elles dépendent des procédures. Ces preuves morales ont paru victorieuses dans l’esprit du public impartial. Mais, je l’ai déjà dit, il faut que la loi conduise les juges.

Le Châtelet, saisi d’abord de cette affaire, semblait n’écouter que les probabilités ; le bailliage du Palais semble ne consulter que les procédures. Les lumières réunies des chambres assemblées du parlement dissiperont tous nos doutes. Ce tribunal, depuis qu’il est formé, n’a pas prononcé un seul arrêt dont le public ait murmuré.

FIN DE LA RÉPONSE À L’ÉCRIT D’UN AVOCAT.