Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/102

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ACTE DEUXIEME.

SCENE I.

VENDOME, (X)UGY.

VENDÔME.

Nous périssions sans vous, Coiicj, je le confesse. Vos conseils ont guidé ma fougueuse jeunesse ; C’est vous dont l’esprit ferme et les yeux pénétrants M’ont porté des secours en cent lieux différents. Que n’ai-je, comme vous, ce tranquille courage, Si froid dans le danger, si calme dans l’orage ! Coucy m’est nécessaire aux conseils, aux combats ; Et c’est à sa grande àme à diriger mon bras.

COLCY.

Ce courage brillant, qu’en vous on voit paraître. Sera maître de tout quand vous en serez maître : \ ous l’avez su régler, et vous avez vaincu. Ayez dans tous les temps cette utile vertu : ——Qui sait se posséder peut commander au monde. Pour moi, de qui le bras faiblement vous seconde, Je connais mon devoir, et je vous ai suivi. Dans l’ardeur du combat je vous ai peu servi ; Nos guerriers sur vos pas marcliaient à la victoire, Et suivre les Bourbons, c’est voler à la gloire. Vous seul, seigneur, vous seul avez fait prisonnier Ce chef des assaillants, ce superbe guerrier. Vous l’avez pris vous-même, et, maître de sa vie. Vos secours l’ont sauvé de sa propre furie.

VENDÔME,

D’où vient donc, cher Coucy, que cet audacieux. Sous son casque fermé, se cachait à mes yeux ? D’où vient qu’en le prenant, qu’en saisissant ses armes. J’ai senti, malgré moi, de nouvelles alarmes ?