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ACTE II, SCÈNE II. 93

Lu je ne sais (|ii(’l tioiihic en moi s’est éle\é ;

Soit ({lie ce triste amour, dont je suis ca])tivé,

Sur mes sens égarés répandant sa tendresse,

Jusqu’au sein des combats m’ait prêté sa faiblesse,

On’il ait voulu maniwer tontes mes actions

Par la molle douceur de ses impressions ;

Soit plutôt (jue la voix de ma triste patrie

Parle encore en secret au cœur qui l’a trahie ;

Qu’elle condamne encor mes funestes succès,

Kt ce bras (|ui n’est teiid (|ue du sang- des Français’.

coicv.

.le prévois (pie J)ientôt cette guerre fatale.
Ces troubles intestins de la maison royale,
Ces tristes factions, céderont au danger
D’abandonner la France au iils de l’étranger.
Je vois que de l’Anglais la race est peu chérie,
Que leur joug est pesant, qu’on aime la patrie,
Que le sang des Capets est toujours adoré.
Tôt ou tard il faudra ([ue de ce tronc sacré
Les rameaux divisés et courbés par l’orage,
Plus unis et plus beaux, soient notre unique ombrage.
Nous, seigneur, n’avons-nous rien à nous reprocher ?
Le sort au prince anglais voulut vous attacher ;
De votre sang, du sien, la querelle est commune ;
^’ous suivez son parti, je suis votre foi’tune.
Comme vous aux Anglais le destin m’a lié :
Vous, par le droit du sang ; moi, par notre amitié :
Permettez-moi ce mot… Eh quoi ! votre àme émue…

VEXDÔMi ; .

Ah ! voilà ce guerrier qu’on amène à ma vue.

SCENE II.

VENDOME, LE DUC de NEMOURS, COUCV

SOLDATS, SUITE. VENDÔME.

11 soupire, il paraît accablé de regrets.

1. On lit dans la Ilenriade, chant III, vers 12’2 :

iluu bras n’est cncor teint que du sang des Français.