Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/168

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158 VARIANTES D’ADÉLAÏDE DU GUESCLIN.

(Aux soldats.) Cruels, si la pitié peut entrer dans votre àmc, Allez chercher Coucy, courez sans différer ; Allez, que je lui parle avant que d’expirer.

TAÏSE.

Hélas ! et de Coucy que pouvez-vous attendre ?

ADÉLAÏDE.

Puisqu’il a vu Nemours, il le saura défendre. Je sais quel est Coucy, son cœur est vertueux, Le crime s’épouvante, et fuit devant ses yeux ; 11 ne permettra pas cotte horrible injustice.

TAÎSK.

Khi qui sait si lui-même il n’en est point complice ? Vous voyez qu’à Vendôme il veut tout immoler ; Sa froide politique a craint de vous parler. 11 soupira pour vous, et sa flamme outragée Par les crimes d’un autre aime à se voir vengée.

ADÉLAÏDE.

Quoi ! do tous les côtés on me perce le cœur ! Quoi ! chez tous les humains l’amour devient fureur ! Cher Nemours, cher amant, ma bouclie trop fidèle Vient donc de prononcer ta sentence mortelle !

(Aux gardes.) Eh Lien ! souffrez du moins que ma timide voix S’adresse à votre maître une seconde fois. Que je lui parle.

TAÏSE.

Eh quoi ! votre main se prépare A s’unir aux autels h la main d’un barbare ! Pourriez-vous ?…

ADÉLAÏDE.

Je peux tout dans cet affreux moment, Et je saurai sauver ma gloire et mon amant.

ACTE CINQUIÈME.

SCÈNE I.

VENDOME, SUITE.

VENDÔME.

Eh bien ! leur troupe indigne est-elle terrassée ?

UN OFFICIER.

’Seigneur, ils vous ont vu : leur foule est dispersée.