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LE DUC DE FOIX.
- Si l’excès de l’ainour pont emporter ])liis loin.
- Ce que votre reproche, ou bien votre prière,
- Le i ; vnéreiix Lisois, le roi, la France entière,
Demanderaient ensemble, et qu’ils n’obtiendraient pas,
- Soumis et subjugué, je l’offre à ses appas.
De l’ennemi des rois vous avez craint l’hommage : Vous aimez, vous servez une cour qui m’outrage ; Kh l)ien I il l’aiil céder ; vous disposez de moi ; Je n’ai ])lus d’alliés ; je suis à AOtre roi.
- L’amour qui, malgré vous, nous a faits l’un pour l’autre,
- Ne me laisse de choix, de parti que le vôtre.
- Vous, courez, mon cher frère, allez dès ce moment
- Annoncer à la cour un si grand changement.
- Soyez libre, partez ; et de mes sacrifices
- Allez offrir au roi les heureuses prémices.
- Puissé-je à ses genoux présenter aujourd’hui
- Celle qui m’a dompté, qui me ramène à lui,
- Qui d’un prince ennemi fait un sujet fidèle,
- Changé par ses regards, et vertueux par elle !
VAMIR, à part.
- I1 fait ce que je veux, et c’est pour m’accablcr.
(A Amélie.)
- Prononcez notre arrêt, madame, il faut parler.
LE DUC.
- Eh quoi ! vous demeurez interdite et muette !
- De mes soumissions étes-vous satisfaite ?
- Est-ce assez qu’un vainqueur vous implore à genoux ?
- Faut-il encor ma vie, ingrate ? elle est à vous.
Un mot peut me l’ôter ; la fin m’en sera chère.
Je vivais pour vous seule, et mourrai pour vous plaire.
AMÉLIE.
Je demeure éperdue, et tout ce que je vois Laisse à peine à mes sens l’usage de la voix. Ah ! seigneur, si votre âme, en effet attendrie. Plaint le sort de la France, et chérit la patrie, Un si noble dessein, des soins si vertueux, \-e seront point l’effet du pouvoir de mes yeux :
- Ils auront dans vous-même une source plus pure.
- Vous avez écouté la voix de la nature ;
- L’amour a peu de part où doit régner l’honneur.
LE DUC.
- -\on, tout est votre ouvrage, et c’est là mon malheur.