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•246 LE DUC DE FOIX.

SCÈNE V.

LE DUC, AMÉLIE, VAMIR, LISOIS.

AMÉLIE.

  • Qui ? vous !

LE DUC.

Mon frère !

AMÉLIE.

Ah ciel !

LE DLC.

Qui l’aurait pu penser ?

VAMIPi, s’avanrant du fond du théâtre.

  • J’ose encor te revoir, te plaindre, et fembrasser.

LE DUC.

  • Mon crime en est plus grand, puisque ton cœur l’oublie.

AMÉLIE.

  • Lisois, digne héros, qui me donnez la vie…

LE DUC.

  • I1 la donne à tous trois.

LISOIS.

Un indigne assassin

  • Sur Vamir à mes yeux avait levé la main ;
  • J’ai frappé le barbare ; et, prévenant encore
  • Les aveugles fureurs du feu qui vous dévore,

J’ai feint d’avoir versé ce sang si précieux,

  • Sûr que le repentir vous ouvrirait les yeux.

LE DUC.

  • Après ce grand exemple et ce service insigne,
  • Le prix que je t’en dois, c’est de m’en rendre digne.
  • Le fardeau de mon crime est trop pesant pour moi :
  • Mes yeux, couverts d’un voile et baissés devant toi,
  • Craignent de rencontrer, et les regards d’un frère,
  • Et la beauté fatale, à tous les deux trop clière.

VAMIR.

  • Tous deux auprès du roi nous voulions te servir.
  • QueI est donc ton dessein ? parle.

LE DUC.

De me punir,