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342 LA MORT DE CESAR.

c ! • : s A n. Eh bien ! mon lils ?

BRUTUS.

Je ne puis lui parler’.

CÉSAIi.

Tu n’oses nie nommer du tendre nom de père ?

BIUTUS,

Si tu l’es, je te fais une uni(|ue prière.

f.KSAlî.

Parle : en te racconlanl, je croirai tout gagner,

BRUTUS.

Fais-moi mourir sur l’heure, ou cesse de régner.

CÉSAR.

A h ! barbare e n nemi ^tigre CLUgJ.6-Caressej.

Ah ! cœur dénaturé qu’endurcit ma tendresse !

Va, tu n’es plus mon fds. A a, cruel citoyen.

Mon cœur désespéré prend l’exemple du tien :

Ce cœur, à qui tu fais cette effroyable injure,

Saura bien comme toi vaincre enfin la nature.

Va, César n’est pas fait pour te prier en vain ;

J’apprendrai de Brutus à cesser d’être humain :

Je ne te connais plus. Libre dans ma puissance.

Je n’écouterai plus une injuste clémence.

Tranquille, à mon courroux je vais m’abandonner ;

Mon cœur trop indulgent est las de pardonner.

J’imiterai Sylla, mais dans ses violences ;

Vous tremblerez, ingrats, au bruit de mes vengeances.

Va, cruel, va trouver tes indignes amis :

Tous m’ont osé déplaire, ils seront tous punis.

On sait ce que je puis, on verra ce que j’ose :

Je deviendrai barbare, et toi seul en es cause.

BRUTUS.

Ah ! ne le quittons point dans ses cruels desseins, Et sauvons, s’il se peut. César et les Romains.

1. Dans sa Sémiramis, acte IV, scène iv. Voltaire a dit : Sémiramis. — Eh bien ! — Je ne puis lui parler.

FIN DU DEUXliiME ACTE.