Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/480

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47 » L’ENFANT PRODIOUK.

Fuit la maison, ou bien qui pille icclle, Ipso facto, do tout dépossédé, Comme un bAtard il est exliérédé, »

USE.

Je ne connais le droit ni la coutume ; Je n’ai point lu Cujas, mais je présume Que ce sont tous de mallionnétes gens, Vrais ennemis du cœur et du bon sens, Si dans leur code ils ordonnent qu’un frère Laisse périr son frère de misère ; Et la nature et l’honneur ont leurs droits, Qui valent mieux que Cujas et vos lois.

ROND ON.

Ali ! laissez là vos lois et votre code. Et votre honneur, et faites à ma mode ; De cet aîné que t’cmbarrasses-tu ? Il faut du bien.

LISE,

Il faut de la vertu. Qu’il soit puni, mais au moins qu’on lui laisse Un peu de bien, reste d’un droit d’aînesse. Je vous le dis, ma main ni mes faveurs Ne seront point le prix de ses malheurs. Corrigez donc l’article que j’al)horre Dans ce contrat, qui tous nous déshonore : Si l’intérêt ainsi l’a pu dresser, C’est un opproljrc : il le faut effacer,

FIEUENFAT.

Ah ! ([u’une femme entend mal les affaires F

ROND ON.

Quoi ! tu voudrais corriger deux notaires ? Faire changer un contrat ?

LISE,

Pourquoi non ?

RONDON,

Tu ne feras jamais bonne maison ; Tu perdras tout,

LISE,

Je n’ai pas grand usage, Jusqu’à présent, du monde et du ménage ; Mais l’intérêt (mon cœur vous le maintient) Perd des maisons autant qu’il en soutient.