ACTE III, SCENE Y. 487
.1 A S M I \.
Vous êtes fils d’un lioinuie qu’on admire,
D’un liomuio uiiitiuo ; et, s’il faut tout vous dire,
D’Euplirnioii fils la réputation
Ne flaire pas à beaucoup près si bon.
EUPHÉMON FILS.
Et c’est aussi ce qui me désespère.
Mais réponds-moi ; que te disait mon père ?
JASMIN,
Moi, je disais que nous étions tous deux Prêts cl servir, Lien élevés, très-gueux ; Et lui, plaignant nos destins sympathiques, Nous recevait tous deux ])0ur domestiques. Il doit ce soir vous placer chez ce fils, Ce président à Lise tant promis. Ce président, votre fortuné frère. De qui Rondon doit être le beau-père.
EUPHÉMON FILS.
Eh bien ! il faut développer mon cœur.
Vois tous mes maux, connais leur profondeur ;
S’être attiré, par un tissu de crimes.
D’un père aimé les fureurs légitimes,
Être maudit, être déshérité,
Sentir l’horreur de la mendicité,
A mon cadet voir passer ma fortune.
Être exposé, dans ma lionte importune,
A le servir, quand il m’a tout ôté ;
Voilà mon sort : je l’ai bien mérité.
Mais croirais-tu qu’au sein de la souffrance,
Mort aux plaisirs, et mort à l’espérance.
Haï du monde, et méprisé de tous,
N’attendant rien, j’ose être encor jaloux ?
JASMIN.
Jaloux ! de qui ?
EUPHÉMON FILS.
De mon frère, de Lise.
JASMIN.
Vous sentiriez un peu de convoitise
Pour votre sœur ? .Mais vraiment c’est un trait
Digne de vous ; ce péché vous manquait.
EUPHÉMON FILS.
Tu ne sais pas qu’au sortir de l’enfance