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ACTE IV, SCI-NK II. 495

Lt’ pleurer mort, ou le haïr vivant.

M A II THE,

De son dan< ? er cependant la nouvelle Dans votre (’(l’ur mettait (pielciue étincelle.

USE.

Ah ! sans l’aimer, on peut plaindre son sort.

M A uni E. Mais n’être plus aimé, c’est être mort. Vous allez donc être enfin à son Irère ? ’

LISE.

Ma chère enfant, ce mot me désespère. Pour Kierenlat tu connais ma froideur ; L’aversion s’est changée en horreur : C’est un breuvage atl’reux, plein d’amertume. Que, dans l’excès du mal qui me consume, Je me résous de prendre malgré moi, Et que ma main rejette avec effroi.

JASMIN, tirant Marthe par la robe.

Puis-je en secret, ô gentille merveille ! Vous dire ici quatre mots à l’oreille ?

MAllTHE, à Jasmin.

Très-volontiers.

LISE, A part.

sort ! pourquoi faut-il Que de mes jours tu respectes le fil, Lorsqu’un ingrat, un amant si coupable, Picndit ma vie, hélas ! si misérable ?

MARTHE, venant à Li.se.

C’est un des gens de votre président ; Il est à lui, dit-il, nouvellement ; Il voudrait bien vous parler.

LISE.

Qu’il attende.

MARTHE, à Jasmin.

Mon cher ami, madame vous commande D’attendre un peu.

LISE.

Quoi ! toujours m’excéder ! Et même absent en tous lieux m’obséder ! De mon hymen que je suis déjà lasse !

JASMIN, à Marthe.

Ma belle enfant, obtiens-nous cette grâce.