Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/528

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Faut-il toujours courtiser la plus riche ?
N’ai-je donc pas en contrats, en châteaux,
Assez pour vivre, et plus que tu ne vaux ?
Ne suis-je pas en date la première ?
N’as-tu pas lait, dans l’ardeur de me plaire.
De longs serments, tous couchés par écrit ;
Des madrigaux, des chansons sans esprit ?
Entre les nuiins j’ai toutes tes promesses :
Nous plaiderons ; je montrerai les pièces :
Le parlement doit, en semhlable cas,
Hendre un arrêt contre tous les ingrats.

RONDON.

Ma foi, l’ami, crains sa juste colère ;
Epouse-la, crois-moi, pour t’en défaire.

EUPHÉMON PÈnE, à M™^ Croupillac.

Je suis confus du vif empressement
Dont vous flattez mon fds le président ;
Votre procès lui devrait plaire encore ;
C’est un dépit dont la cause l’honore ;
Mais permettez que mes soins réunis
Soient pour l’objet qui m’a rendu mon fils.
Vous, mes enfants, dans ces moments prospères.
Soyez unis, embrassez-vous en frères.
Nous, mon ami, rendons grâces aux cieux,
Dont les bontés ont tout fait pour le mieux.
Non, il ne faut (et mon cœur le confesse)
Désespérer jamais de la jeunesse.


FIN DE L’ENFANT PRODIGUE.