Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/554

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A tout ce que l’on veut, et qui de vous dispose.
Ariston ne veut pas qu’on vous épouse.

LAURE.


O ciel !
Ne vouloir pas qu'on m’aime !

ZOÏLIN.

Oui, le trait est cruel.

LAURE.

Ne pas permettre que…

ZOÏLIN, d’un ton railleur.

Non, il ne peut permettre
Que dans vos bras charmants mon neveu s’aille mettre.

LAURE.

Le traître ! Et que dit-il, monsieur, pour sa raison ?

ZOÏLIN.

Des raisons ! Bon, ma fille, il me parle d’un ton…
Il dit de vous hier… il faisait une histoire…
Un conte à faire rire, et que je ne peux croire,

LAURE.

Voyons, que disait-il ?

ZOÏLIN.

Eh mais, vous jugez bien
Ce que disent les gens quand ils ne savent rien.

LAURE.

— Encore ?…

ZOÏLIN.

Il nous faisait des contes.

LAURE.

Je défie
Tous vos plaisants conteurs avec leur calomnie.
Ne vous parlait-il point de ce jeune commis
Qui fut, à mon insu, dans mon armoire admis,
Qu’on rencontra deux fois dans cette allée obscure ?
J’ai fait tirer au clair cette belle aventure ;
J’en suis très-nette.

ZOÏLIN.

Et puis, il nous disait vraiment
Bien autre chose encor.

LAURE.

Je sais ; apparemment
Il voulait vous parler d’un étourdi de page…
Il est vraiment aimable, et fort grand pour son âge ;