Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/605

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Songez à l'intérêt de la nature entière,
Et du moins, attendez mon retour en ces lieux.

PANDORE.

Eh bien ! vous le voulez ; il faut vous satisfaire.
Je soumets ma raison ; je ne veux que vous plaire.
Je jure, je promets à mes tendres amours
De vous croire toujours.

PROMETHEE

Vous me le promettez ?

PANDORE.

J'en jure par vous-même.
On obéit dès que l'on aime.

PROMETHEE

C'en est assez, je pars, et je suis rassuré.
Nymphes des bois, redoublez votre zèle ;
Chantez cet univers détruit et réparé.
Que tout s'embellisse à son gré,
Puisque tout est formé pour elle.


Il sort.


UNE NYMPHE

Voici le siècle d'or, voici le temps de plaire. 
Doux loisir, ciel pur, heureux jours,
Tendres amours,
La nature est votre mère.
Comme elle, durez toujours.

UNE AUTRE NYMPHE

La discorde, la triste guerre,
Ne viendront plus nous affliger :
Le bonheur est né sur la terre.
Le malheur était étranger.
Les fleurs commencent à paraître ;
Quelle main pourrait les flétrir ?
Les plaisirs s'empressent de naître ;
Quels tyrans les feraient périr ?

LE CHOEUR, répète.

Voici le siècle d'or, etc.

UNE NYMPHE

Vous voyez l'éloquent Mercure ;
Il est avec Pandore, il confirme en ces lieux,
De la part du maître des dieux,