Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/65

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ACTE II, SCÈNE V. Sli

SCENE IV.
TANIS, CLÉOFIS.

TANIS.

De quel trouble nouveau je sens mon âme atteinte !

CLÉOFIS.

De quelle horreur je suis surpris !

TANIS.

Pour braver les dangers, et voir la mort sans crainte.

Mon cœur n’attendait pas l’oracle d’Osiris ;

Mais pour mes tendres feux quel funeste présage !

Quel oracle pour un amant !

dieux ! dont Zélide est l’image,

Peut-on vous déplaire en l’aimant ?

SCENE V.
TANIS, ZÉLIDE.

TANIS.

Princesse, dans mes yeux vous lisez mon offense ; Mon crime éclate devant vous. Je crains la céleste vengeance ; Mais je crains plus votre courroux,

ZÉLIDE.

J’ignore à quels desseins votre cœur s’abandonne. Je vois en vous mon défenseur. S’il est un crime au fond de votre cœur. Je sens que le mien vous pardonne.

TANIS.

Un berger vous adore, et vous lui pardonnez !

Ah ! je tremblais à vous le dire :

J’ai bravé les fronts couronnés,

Et leur éclat, et leur empire ; Mon orgueil me trompait ; j’écoutai trop sa voix :

Cet orgueil s’abaisse ; il commence,

Depuis le jour que je vous vois, A sentir qu’entre nous il est trop de distance.