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ACTK I, S( : i : nk m. 89

ADÉLAÏDE.

Tant d’honneurs, tant d’amour, sor\(Mil A nio conroiidro. Prinro… Oiio lui dirai-jo ? et connncnt lui n’poudrc ? Ainsi, seigneur… Coucy ne vous a point parlé ?

VENDÔME.

\on, madame… D’où vient ({ue votre ro’ur trouhlé Hépond en IVriuissant à ma tendresse extrême ? Vous parlez de (loucy, quand Vendôme vous aime !

ADÉLAÏDE.

Prince, s’il était vrai ([ue ce brave Nemours De ses ans pleins de gloire eût terminé le cours, \ous qui le chérissiez d’une amitié si tendre. Vous qui devez au moins des larmes à sa rendre. Au milieu des combats, et près de son tombeau, l’ourriez-vous de l’hymen allumer le flambeau ?

VENDÔME.

Ah ! je jure par vous, vous qui m’êtes si chêi-e.

Par les doux noms d’amants, par le saint nom de frère,

Que Nemours, après vous, fut toujours à mes yeux

Le ])liis cher des mortels, et le plus précieux.

Lorsqu’à mes ennemis sa valeur fut livrée,

Ma tendresse en souffrit, sans en être altérée.

Sa mort m’accablerait des |)lus horribles coups ;

Et pour m’en coiisoler, mou cœur n’aurait que vous.

Mais on croit trop ici l’aveugle renommée,

Son infidèle voix vons a mal informée :

Si mon frère était nu)rt, doiitoz-vous (|ue son roi.

Pour m’apprendre sa perte, eût dépêché vers moi ?

Ceux que le ciel forma d’une race si pure.

Au milieu de la guerre écoutant la nature.

Et protecteurs des lois que l’honneur doit dicter,

Même en se combattant, savent se respecter.

A sa perte, en un mot, donnons moins de créance.

In bruit plus vraisemblable, et m’afflige, et m’offense :

On dit que vers ces lieux il a porté ses pas,

ADÉLAÏDE,

Seigneur, il est vivant ?

VENDÔME.

Je lui pardonne, hélas ! Qu’au parti de son roi son intérêt le range ; Qu’il le défende ailleurs, et qu’ailleurs il le venge ; Qu’il triomphe pour lui, je le veux, j’y consens :