Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/223

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monté sur l’autel, et qu’il jettait de l’encens. Et il cria contre l’autel dans le verbe de Dieu ; et il dit : autel, autel ! Voici ce que dit le seigneur : il naîtra un jour un fils de la maison de David, qui s’appellera Josias ; et il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux, qui à présent brûlent sur toi de l’encens : et il brûlera sur toi les os des hommes. Et aussitôt il donna un signe, disant : ceci sera le signe que c’est Dieu qui a parlé ; voici que l’autel va se fendre et que la cendre qui est dessus va se répandre. Le roi, ayant entendu cet homme qui criait contre son autel en Béthel, étendit sa main et cria : qu’on saisisse cet homme-là, mais sa main, qu’il avait étendue, devint paralitique sur le champ ; et il ne put la retirer à lui… l’autel se fendit, et la cendre se répandit, selon le signe que l’homme de Dieu avait prédit dans le verbe de Dieu… alors le roi dit à l’homme de Dieu : conjure la face du seigneur ton dieu, et prie pour moi, afin qu’il me rende ma main. L’homme de Dieu pria la face du seigneur Dieu ; et le roi reprit sa main. Le roi dit donc à l’homme de Dieu : vient-en diner avec moi dans ma maison ; et je te ferai des présens. L’homme de Dieu répondit au roi : quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’irais pas avec toi ; et je ne mangerai point de pain, ni ne boirai point d’eau ici ; car le seigneur, qui m’a envoyé ici, m’a ordonné en m’ordonnant : tu ne mangeras point de pain, et tu ne boiras point d’eau en ce lieu-là, et tu ne retourneras point par le chemin que tu es venu[1]… Addo : le prophete s’en retourna donc par un autre chemin. Or il y avait un vieux prophete qui demeurait à Béthel ; et ses enfans conterent au vieux prophete leur pere tout ce que l’homme de Dieu venait de faire. Et leur pere leur dit : quel chemin a-t-il pris pour s’en aller ? Et ils lui montrerent le chemin. Et il dit à ses fils : sanglez-moi mon âne. Et ils lui sanglerent son âne ; et il monta dessus ; et il trouva Addo, l’homme de Dieu, assis sous un thérébinte ; et il lui dit : es-tu l’homme de Dieu qui es venu de Juda ? Et Addo répondit : c’est moi. Le vieux prophete lui dit : viens t’en avec moi pour manger

  1. cette défense, de manger sur les terres de Jéroboam, prouve encore que ces terres n’étaient pas fort étendues. Un bon piéton pouvait aisément déjeuner à Samarie, et souper à Jérusalem ; à plus forte raison un prophete, accoutumé à une vie sobre, pouvait se passer de déjeuner à Béthel, qui était encore plus près de Jérusalem que de Samarie.