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COMMENTAIRE SUR L'ESPRIT DES LOIS. 407

trois petits volumes. J'en ai tiré des instructions, et j'y joins mes doutes ^

��COMMENTAIRE

SUR QUELQUES PRINCIPALES MAXIMES

DE L'ESPRIT DES LOIS.

L

Ne discutons point la foule de ces propositions qu'on peut attaquer et défendre longtemps sans convenir de rien. Ce sont

rai, mort en 1769; elles ont été revues parles Pères Plesse et Berthier. On croit que la préface est de M™*^ Dupin, épouse de l'auteur, morte en 1800, à près de cent ans ; elle avait eu J.-J. Rousseau pour instituteur de son fils et pour secré- taire. Les Observations avaient été imprimées chez Guérin et Delatour; et le Premier Catalogue des livres de ce dernier, 1808, in-S", n° 57, dit que « il n'en a été mis dans la circulation que trente exemplaires, donnés en présent par l'au- teur ; tout le reste de l'édition a été supprimé ». Cette suppression fut faite par l'auteur lui-même, à la demande de M'""^ de Pompadour, qui protégeait Montes- quieu. Voyez ci-après une note de Voltaire sur l'article m du Prix de la justice et de l'humanité. (B.)

1. M. de Voltaire rendait justice à l'auteur de l'Esprit des Lois: il aimait son beau génie, son esprit vif et brillant, et louait beaucoup l'emploi honorable et courageux qu'il fit de ses Itimières ; mais il regrettait que, par trop de confiance en des écrivains à peine connus et des voyageurs ignorants, il eût mêlé plusieurs erreurs essentielles à de nombreuses et importantes vérités. Il lui semblait néces- saire de prémunir les jeunes gens et les étrangers contre ces erreurs, que l'auto- rité d'un grand nom pouvait accréditer dans leur esprit. C'est le même zèle pour la vérité, le même désir d"ôtre utile, qui l'avaient décidé autrefois à commenter les tragédies de Corneille et les Pensées de Pascal, en suspendant des occupations plus chères et plus glorieuses, et se livrant à un travail long et pénible. Sans doute il n'eût point fait pour des auteurs vulgaires un pareil sacrifice de son temps. {JS'ote de Wagnière.)

— Il y avait longtemps que M. de Voltaire avait relevé quelques erreurs de l'Esprit des Lois dans les Questions sur l'Encyclopédie ou le Dictionnaire philo- sophique, article Lois (voyez tome XX, page 1), et dans le premier dialogue entre A, B, C. Il a voulu depuis rendre ce travail plus complet, et l'a rédigé do nouveau dans ce Commentaire, l'un de ses derniers ouvrages. Si quelquefois il a répondu à des écrivains très-médiocres, tels par exemple qu'un La Beaumelle, c'est qu'il jugeait que le soin de désabuser l'Europe des erreurs grossières et surtout des calomnies atroces qu'y répandait celui-ci, devait l'emporter sur le mépris que méritait le calomniateur. Quant aux petits auteurs satiriques qui croyaient accabler M. de Voltaire dans sa vieillesse, s'il daignait quelquefois leur dire un mot, c'est qu'il avait besoin de s'épanouir la rate, et voulait s'égayer en égayant le public à leurs dépens. K.)

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