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SCH L'EXISTENCE DE DIEU, ETC. -139

phénomènes de la nalure. Il n'est pas ditlicilo do fairo voir que, dés qu'on a reconnu pour vraie celte manière de [jliilosoplier, elle nous fait former des idées indécentes de Dieu.

Tuas donc connu de sottes gens? Car ils devaient conclure, comme Platon, que Dieu est le grand, l'éternel géomètre.

XX. — Pour n'être donc pas séduit par cette manière de ne pliilosopher que par hypothèses, il est nécessaire, en premier lieu, qu'on ne s'attache pas trop à cette étude spéculative, quelque chatouillement secret qu'elle nous cause parla fertilité de ses suppositions, et par le moyen qu'elle nous donne de mettre notre génie dans tout son beau jour; mais il faut plutôt s'appliquer à des expériences réelles, et qu'on examine les choses dans la nature même, et non dans les idées de l'homme.

Ah ! tu as raison enfin ; mais ta raison est l3ien bavarde.

XXI. — Pourrait-il tirer de là une autre consé(iuence, sinon que toutes ces choses avaient été faites dans la vue d'effectuer ce qu'on voit faire par leur moyen?

Cet endroit est bon, quoique mal exprimé.

XXII. — Le livre que les chrétiens appellent Bible a été écrit avec une sagesse très-grande et plus qu'humaine... Elle a Dieu pour auteur... Elle coule d'une source divine... Ce livre traitant des choses naturelles, quoique dans une autre vue et seulement en passant, en rapporte souvent des qua- lités qui ne sont connues que de grands naturalistes sages et expérimentés.

En second lieu, ce livre propose, dans les termes les plus clairs, certaines propriétés de clioses naturelles qui, dans le temps qu'il a été écrit (du moins autant qu'il nous paraît par les histoires et les annales), n'ont été connues à aucun homme vivant, qui n'ont pu l'être non plus faute d'instruments néces- saires, et qui, pour cette raison, n'ont pu avoir été découvertes qu'après beaucoup d'années par les curieux les plus appliqués...

Si l'on veut encore mieux confirmer la divinité de ce livre, on peut y ajouter, en troisième lieu, qu'on voit que ce livre parle expressément des bornes de la connaissance humaine pour l'avenir: vérité qui n'a pu se décou- vrir qu'à la postérité suivante, et que même jusqu'à présent les plus savants ont dû reconnaître malgré eux.

Dieu est prouvé par toutes les religions. C'est la raison qui le démontre : la Bible raconte ses œuvres. Tu raisonnes comme un sacristain.

XXIII. — Enfin (et cette dernière réflexion est d'une extrême importance) que c'est une extrême imprudence, dans une affaire d'où dépend une éter- nité bienheureuse ou infiniment misérable, de ne prendre pour soutien

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