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SUR L'EXISTENCE DE DIEU, ETC. 143

et les mains sont immobiles; d'autres ne parlent point, ou sont plongés dans une profonde mélancolie ; ils cherchent les lieux solitaires et les cimetières; il y en a qui creusent la terre, et font des trous qu'ils remplissent d'eau pour se jeter dans la boue. Enfin, après avoir souffert une infinité de maux, ils meurent de cette maladie.

(jiloi! tu es médecin, et tu répètes ces contes !

XXXVI. — Un homme qui jouait du lutii à Venise se vantait de priver, en jouant de son instrument, les auditeurs de l'usage de l'entendement, etc.

Encore!

XXXVII. — J'en ai vu^ qui, étant sujettes à cette affreuse maladie, étaient non-seulement dans des frayeurs continuelles, mais elles se plaignaient de ce qu'il leur semblait entendre le son d'une grande cloche, lorsqu'elles entendaient la voix ordinaire d'un homme; et peu s'en fallait qu'elles ne se trouvassent mal.

Cela peut être ; mais est-ce là une preuve des bontés de Dieu?

XXXVIII. — Qu'un athée nous dise donc... (en cas qu'il eût produit quelque chose de semblable, quoique dans un degré de perfection beaucoup moindre) s'il ne prendrait pas pour un grand affront si quelqu'un, voyant son ouvrage, ne remarquait point l'industrie de l'ouvrier? Après cela ne s'apercevra-t-ii point de son aveuglement, lui qui refuse de reconnaître la même chose dans une machine aussi surprenante que le corps humain?

Et tous les corps organisés.

XXXIX. — Les sens extérieurs nous conduisent naturellement à l'àme, qui se trouve unie à notre corps d'une manière tout à fait admirable.

Il faudrait d'abord prouver l'existence de l'àme avant de par- ler de son union ; il faudrait savoir si elle est faculté ou sub- stance, si ce n'est pas Dieu qui produit nos idées comme il pro- duit le mouvement.

XL. — L'àme n'est point matérielle.

Eli ! fiacre, presque tous les premiers Pères de l'Église ont cru l'àme matérielle.

XLI. — On observe en premier lieu que l'àme n'opère pas (de quelque manière que cela soitl par sa volonté sur toutes les parties de notre corps;

1. Des femmes atteintes de passions hystérique^.

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