Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/185

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AVERTISSEMENT DE BEUCHOT. Mo

Je lui donne des coups de pied dans le ventre, l'encensoir à la main ^ » En s'exprimant ainsi, avant la publication de son travail, il devait s'attendre à bien des reproches. Cependant les notes avaient été envoyées à l'Académie française, et y avaient été discutées. Duclos, alors secrétaire perpétuel, disait que s'il était chargé de faire le Commentaire, il remanjuerait beau- coup plus de fautes (|ue Voltaire, qui, effrayé de leur quantité, n'avait pas eu le courage d'en relever la moitié-. Un commentaire n'est pas un pané- gyrique^; le travail de Voltaire devait donc contenir des critiques. Mais on ne doit pas oublier que c'est dans ce Commentaire qu'on lit ces phrases:

« Corneille a réformé la scène tragique et la scène comique* Ce sont ces

traits qui ont mérité à Corneille le nom de grand, non-seulement pour le distinguer de son frère, mais du reste des hommes^. « Dans plusieurs autres de ses ouvrages. Voltaire parle avec admiration de Corneille '^ ; et il est à remarquer qu'il n'a jamais modifié ces éloges comme il a modifié celui qu'il avait fait de Bossuet dans le Temple du GoilV .

Voltaire, et avec raison, ne tint pas grand compte des déclamations con- tre son Co7nmenlaire^. Il écrivait à d'Argental, en lui parlant de sa se- conde édition^, n'avoir eu aucune condescendance pour le mauvais goût et la mauvaise foi de ceux qui lui avaient fait des reproches trop injustes.

Dans une lettre à Duclos'", Voltaire avoue que parmi ses notes il y en avait de trop dures. Aussi en a-t-il, à ce qu'il paraît, retranché quelques-unes avant ou pendant l'impression. Ce retranchement explique comment il ren- voie quelquefois à des remarques qu'on ne trouve pas dans son livre ^^. « De pareils oublis n'arrivent que trop souvent, dit Bayle'-, à ceux qui cor- rigent un ouvrage; ils ôlent certaines choses en un lieu, et laissent ailleurs la citation de ces mêmes choses. »

Parmi les écrits que fit naître le Commenlaire sur Corneille, je citerai seulement: I. Lettre sur la nouvelle édition de Corneille, 1764, in-8°, de vingt-deux pages. — II. Réflexions sur la nouvelle édition de Corneille, 1764, in-8°, de vingt-trois pages : c'est une réponse à la Lettre. — III. Lettre à M. de Voltaire sur son édition de Corneille, dans l'Année littéraire, 1764, tome III, page 97; on trouve à la suite : Racine à M. de Voltaire, des champs Élysées, épître ironique en vers, dont l'auteur est Dorât; le même journal, année 1768, tome VI, pages 217-247, contient un article sur les

1. Lettre à d"01ivet, du 10 septembre 1701.

2. Lettre à Laharpe, du 22 janvier 1773.

3. Voltaire ; voyez page 518 du présent volume.

4. Voyez page 481 du présent volume.

5. Voyez le présent volume, page 290.

6. Voyez entre autres, tome XIV, le chapiire xxxii du Siècle de Louis XIV.

7. Voyez tome XIX, page 5.

8. Voyez sa Déclaration, tome XXXII, page 242, et aussi le dernier alinéa de ses remarques sur l'acte second de Sertorius, même tome, page 204.

9. Lettre du 16 avril 1773.

10. Du 14 septembre 1761.

11. Voyez le présent volume, pages 279 et 407.

12. Dictionnaire historique et critique, article Tabolé, remarque A.

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