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228 REMARQUES SUR LE CID.

qu'il était par l'envie, une raiitc qu'il ne sentait pas dans lui- même.

Vers 2o. Jai couru sur le lieu sans force et sans couleur. Yo llégué casi sin vida.

Vers 33. 11 ne me parla point.

Puisqu'il était mort, il n'est pas hien surprenant (|u"il n'ait point ])arlé. Ce sont là de ces inadvertances qui échappent dans la chaleur de la composition, et auxciuelles les ennemis de l'au- teur, et même le.s indifférents, ne manquent pas de donner du ridicule. Corneille suhstitua depuis : son flanc était ouvert.

Ibid. Et pour mieux m'émouvoir...

Les connaisseurs sentent qu'il ne fallait pas même que Chi- mène dît pour mieux m'émouvoir. Elle doit ôtre si émue qu'il ne faut pas qu'elle prête aux choses inanimées le dessein de la toucher.

Vers 34. Son sang sur la poussière...

Escribiô en este papel Con sangre mi obligacion.

Ibid. \ . . . Écrivoit mon devoir.

L'espagnol dit parlait par sa plaie. Vous voyez que ces figures recherchées sont dans l'original espagnol. C'était l'esprit du temps; c'était le faux hrillant du Marini et de tous les auteurs.

Vers 36. Me parloit par sa plaie.

Me hablô Por la boca de la herida.

V'ers ol. Sacrifiez don Diègue et toute sa famille,

A vous, à votre peuple, à toute la Castille.

Le soleil qui voit tout ne voit rien sous les cieux

Qui vous puisse*payer un sang si précieux.

Il n'était pas naturel que Chimène demandât Ja mort de don Diègue, ofTensé "^i cruellement par son père. Déplus, cette fureur atroce de demander le sang de toute la famille n'était point con- venahle à une fille qui accusait son amant malgré elle. Corneille suhstitua depuis :

Immolez, non à moi, mais à votre couronne, Mais à votre grandeur, mais à votre personne;

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