SUR LES SENTIMENTS DE L'ACADÉMIE. 2o7
Instruire d'exemple nie paraît l'aire un très-bel effet en poésie. Cette expression même semble y être devenue dusage.
11 m'instruisait d'exemple au tjrand ait des héros *.
Vers 39 Ordonner une armée.
Ce n'est pas bien parler fraii(.'ois, ([ucltiue sens qu'on lui veuille donner, etc.
Puisqu'on ne peut rendre ce mot que par une périphrase, il vaut mieux que la périphrase ; il répond à onlinare; il est plus énergique qu'arranger, disjjoser.
Vers S4. Gagneroit des combats, etc.
L'observateur a repris cette façon de parler avec quelque fondement, parce qu'on ne sauroit dire qu'improprement gagner des combats.
Si l'on gagne des batailles, pourquoi ne gagnerait-on pas des combats?
Vers 78. Le premier dont ma race ait vu rougir son front.
L'observateur a eu raison de remarquer qu'on ne peut dire le front d'une race.
Pourquoi, si on anime tout en poésie, une race ne pourra- t-elle pas rougir? Pourquoi ne lui pas donner un front comme des sentiments?
Vers 87. Épargnes-tu mon sang?... — Mon àme est satisfaite, Et mes yeux à ma main reprochent ta défaite.
11 y a contradiction en ces deux vers, de dire en même temps que son àme soit satisfaite, et que ses yeux reprochent à sa main une défaite hon- teuse, etc.
Y a-t-il contradiction? Je suis satisfait, je suis vengé; mais je l'ai été trop aisément.
SCÈNE VII.
Vers 11. Nouvelle dignité fatale ii mon bonheur,
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte?
Triompher de l'éclat d'une dignité, ce sont de belles paroles qui ne signi- fient rien.
N'est-il pas permis en poésie de triompher de l'éclat des gran- deurs?
1. Vers de Voltaire lui-nièine, Uenrlade, II, 115.
31. — COMM. SLU C0R.\EII.LE. I. 17
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