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264 REMARQUES

��ACTE QUATRIÈME.

SCK\K III.

Vers 18. Qu'il devienne l'effroi de Grenade et Tolède. 11 falloit répéter le de, et dire de Grenade et de ToU'de.

Il y a bien dos occasions où le poi'te est obligé de supprimer ce de^.

Vers 41 Leur brigade étoit prête.

Contre l'avis de l'observateur, le mot de brigade se peut prendre pou- un plus grand nombre que de cintj cents et quelquefois on peut appeler

brigade la moitié d'une armée.

La moitié d'une armée, un gros détachement même n'est point appelé brigade, et ce mot brigade n'est plus d'usage en poésie.

Vers 42. Et paroltrc à la cour eût hasardé ma tête -.

Il falloit dire : c'eûl été hasarder ma Icle; car on ne peut point faire un substantif de paraitre pour régir eût hasardé.

Il nous semble que cette licence devrait être permise aux poètes en faveur de la précision, et que cet exemple même en donne la preuve.

Vers 55. J'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés.

Cette façon de parler n'est pas françoise; il falloit dire : aussitôt qu'ils furent arrives, etc.

Aussitôt qu'arrivés est bien plus fort, plus énergique, plus beau en poésie que cette expression aussi languissante que régulière,

aussitôt qu'ils furent arrives.

1. Corneille trouva juste la critique de l'Académie, et, dans rédition de 1GG4. il mit :

Qu'il corablo d'épouvante et Grenade ot Tolède.

1. On lit dans rédilion de IGO't :

Me montrant à l:i cour jo liasardùis ma tète.

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