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ACTE III. SCI-NE V. 299

��SCENE V.

��Vers I. Jo viens vous tippoitor de fâcheuses nouvelles.

Comme l'arrivée du yicil Horace rend la ^ie au théâtre, qui languissait! Quel moment et quelle noLle simplicité! On pourrait objecter qu'Horace ne devait pas venir avertir des femmes que leurs époux et leurs frères sont aux mains, que c'est Tenir les désespérer inutilement et sans raison, qu'on les a même renfer- mées pour ne point entendre leurs cris, qu'il ne résulte rien de cette nouvelle ; mais il en résulte du plaisir pour le spectateur, qui, malgré cette critique, est très-aise de voir le vieil Horace.

Vers 8. Ne nous consolez point contre tant d" i n fortune *.

Cela n'est pas français. On console du malheur; on s'arme^ on se soutient contre le malheur.

Vers 12. Nous pourrions aisément faire en votre présence De notne désespoir une fausse constance.

Faire une fausse constance de son désespoir est du phébus, du galimatias. Est-il possible que le mauvais se trouve ainsi presque toujours à côté du bon !

Vers 14. Mais quand on peut sans lionte être sans fermeté, L'affecter au dehors, c'est une lâcheté.

Ces sentences et ces raisonnements sont bien mal placés dans un moment si douloureux ; c'est là le poète qui parle et qui rai- sonne.

Vers 42. Ma main bientôt sur eux m'eût vengé hautement...

Ce discours du vieil IJorace est plein d'un art d'autant plus beau qu'il ne paraît pas. On ne voit que la hauteur d'un Romain et la chaleur d'un vieillard qui préfère l'honneur à la nature. Mais cela même prépare tout ce qu'il dit dans la scène suivante ; c'est là qu'est le vrai génie.

1. Oïl lit dans l'cdition de 166i :

Ne nous consolez point ; contre tant d'infortune La pitié parle en vain, la raison importune.

Lo >;ccond liémistiche du premier vers se rapporte au second vers.

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