Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/401

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ACTE II, SCENE II. VJ]

D'une aimable présence est une expression d'irhllo. Monime, en exprimant le même sentiment, dit' :

.... Je vornii mon àm(\ en secret docliirée, Uevoloi- vers le bien dont elle est séparée.

Plus une situation est délicate, plus l'expression doit l'être.

Vers 93. 11 n'est rien (]uc sur moi cette gloire n'obtienne. Elle me rend les soins que je dois à la mienne.... ... Je vais... remplir .. par une mort pompeuse De mes premiers exploits l'attente avantageuse.

Rend les soins, mort pompeuse, etc., tous mots impropres.

Vers 99. Si toutefois, après ce coup mortel du soit, J'ai de la vie assez pour chercher une mort.

Ces pensées alTectées, ces idées plus recherchées que natu- relles, étaient les vices du temps.

Vers 107. Puisse trouver Sévère, après tant de malheur, Une félicité digne de sa valeur !

— Il la trouvoit en vous. — Je dépendois d'un père.

Ces sentiments sont touchants; ce dernier vers convient aussi bien à la tragédie qu'à la comédie, parce qu'il est noble autant que simple; il y a tendresse et précision.

Vers 111. Adieu, trop vertueux objet et trop charmant*.

— Adieu, trop malheureux et trop parfait amant.

Ces vers-ci sont un peu de l'églogue. Quand les malheurs tie l'amour ne consistent qu'à aller dans sa chambre, et à vivre avec son mari, ce sont des malheurs de comédie ; nulle pitié, nulle terreur, rien de tragique. Cette scène ne contribue en rien au nœud de la pièce ; mais elle est intéressante par elle-même. Cor- neille sentait bien que l'entrevue de deux personnes qui s'aiment et qui ne doivent pas s'aimer ferait un très-grand efl'et ; et l'hôtel de Rambouillet ne sentit pas ce mérite.

Jusqu'ici on ne voit, à la vérité, dans Pauline qu'une femme qui n'a point épousé son amant, qui l'aime encore, et qui le lui dit quinze jours après ses noces. Mais c'est une préparation à ce qui doit suivre, au péril de son mari, à la fermeté que montrera

��1. Racine, Mithridate, acte II, scène vi.

2. Voyez aussi sur ces vers le paragraphe ix du Pot-pourri (dans les Mélanges, année 1764).

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