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ACTE IV, SCÈNE III. 403

Vers i). Seul vous exécutez tout ce que j'ai rêvé.

On a déjà dit^ que les mot rérey, songer, faire un rêve, un songe, ne sont pas du stylo de la trat^ôdie.

Vers 16. Gendre du gouverneur de loule la province.

Co toute gâte le vers, parce qu'il est à la fois inutile et em- phatique.

Vers 19. Mais après vos exploits, après votre naissance, Après votre pouvoir, voyez notre espérance.

On ne peut dire aprh votre naissance, après votre pouvoir, comme on dit aprh vos exploits. Voyez notre espérance est le con- traire de ce qu'elle entend, car elle entend : Voyez la juste terreur qui nous reste, voyez où vous nous réduisez ; vous, d'une si grande naissance, vous qui avez tant de pouvoir !

Vers 23 Je sais mes avantages,

Et l'espoir que sur eux forment les grands courages.

L'espoir que les grands courages forment sur des avantages n'est pas une faute contre la syntaxe, mais cela n'est pas bien écrit, La raison en est qu'il ne faut pas un grand courage pour espérer une grande fortune, quand on est gendre du gouverneur de

toute la province, et estimé chez le prince.

Vers 33. Est-ce trop l'acheter que d'une triste vie,

Qui tantôt, qui soudain me peut être ravie ?

Tantôt est ici pour bientôt. J'ai vu des gens traiter de capuci- nade ce discours de Polyeucte ; mais il faut toujours se mettre à la place du personnage qui parle. Polyeucte ne dit que ce qu'il doit dire.

Vers 39. Voilà de vos chrétiens les ridicules songes.

C'est ici que le mot de ridicule est bien placé dans la bouche de Pauline. Les termes les plus bas, employés à propos, s'enno- blissent. Racine, dans Athalie-, se sert des mots de bouc et chien avec succès.

Vers 55. Quel Dieu? — Tout beau, Pauline, il entend vos paroles.

Tout beau ne peut jamais être ennobli, parce qu'il ne peut être accompagné de rien qui le relève ; mais presque tout ce que dit Polyeucte dans cette scène est du genre sublime.

1. Page 37.2.

2. Acte P, scène i".

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