Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/436

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Non tibi, sed victo. Feriam tua viscera, Magne; Malucram soceri.

Vers 401. Vous ne pouvoz enfin qu’aux dépens de sa tôte Mettre il l’abri la vôtre et parer la teuipôle.

On ne pare point une tempête.

Vers 10’j. Le ehoix des aelions ou mauvaises ou bonnes Ne fait ([u’ancantir la force des couronnes.

Sceptroruni vis tota périt, si pendere justa ’ Incipit.

Ces deux vers obscurs et entortillés affaiblissent cette tirade. C’est d’ailleurs trop retourner, trop répéter la même chose.

Vers 107. Le droit des rois consiste a ne rien épargner; La timide équité détruit l’art de régner.

Cette maxime horrible n’est point du tout convenable ici ; il ne s’agit point du droit des rois contre d’autres rois, ni avec leurs sujets ; il ne s’agit que de mériter la faveur de César. Ptolomée est lui-même une espèce de sujet, un vassal, à qui on propose de flatter son maître par une action infâme. Ainsi la dernière partie du discours de Photin pèche contre la raison autant que contre la morale.

Vers 109. Quand on craint d’être injuste, on a toujours à craindre. Semper metuet, quem s<T?va pudebunt ’-.

Vers 110. Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre, Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd, Et voler sans scrupule au crime qui le sert.

C’est ce qu’on a dit quelquefois des ministres ; mais ils ne parlent jamais ainsi. Un homme qui veut faire passer son avis ne lui donne point de si abominables couleurs. La Saint-Barthélemy même ne fut point présentée dans le conseil de Charles IX comme un crime, mais comme une sévérité nécessaire. La tragédie est une imitation des mœurs, et non pas une amplification de rhétorique.

Cette faute de Corneille a perdu plusieurs auteurs. Leurs personnages débitent, avec un enthousiasme de poète, des maximes

1. Lucain, Phars., VIII, 489-90.

2. Ibid., 495.