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ACTE IV, SCi-NE I. 461

Vers 47. Et son soit que lu plains le doit faire penser

Que ton cœur est sensible et (pi'on peut le percer.

C'est une équivoque. Le mot soisible est i)n.s ici au physique. Ptoloméc entend que César n'est pas invulnérable ; jamais le mot sensible ne soullVe cette acception. De plus, cette pensée est trop répétée, trop délayée ; il ne faut jamais rien ajouter quand on a dit assez.

Vers ol. C'est à moi do punir ta cruelle douceur.... Je n'abandonne plus ma vie et ma puissance Au hasard de sa haine ou de ton inconstance.

Il veut dire (tu caprice; hasard n'est pas le mot propre.

Vers 69. Nous pouvons beaucoup, sire, en l'état où nous sommes; A deux milles d'ici vous avez six mille hommes..

II ne faut jamais être ampoulé ; mais il faut éviter ces expres- sions de gazette, et ces tours languissants qui ne servent qu'à la rime, comme en l'état où nous sommes.

Vers 77. Car contre sa fortune aller à force ouverte,

Ce seroit trop courir vous-même à votre perte.

Car contre est trop rude. C'est une petite remarque, mais il ne faut rien négliger,

Vers 79. Il nous le faut surprendre au milieu du festin, Enivré des douceurs de l'amour et du vin.

Plénum epulis, madidumque mero, venerique paratum Invenies *.

De l'amour et du vin, ces expressions ne sont permises que dans une chanson ; il faut chercher des tours qui ennoblissent ces idées : c'est là le grand mérite de Racine.

Vers 81 . Tout le peuple est pour nous. Tantôt à son entrée J'ai remarqué l'horreur qu'il a soudain montrée. Lorsqu'avec tant de faste il a vu ses faisceaux Marcher arrogamment et braver nos drapeaux.

Sed fremitu vulgi, fasces et jura querentis Inferri romana suis, discordia sensit Pectora^.

��1. Lucain, Phars., X, .390-97. 2. Lucain, Phars., X, 11-13.

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