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ol2 REMARQUES SUR LA SUITE DU MENTEUR.

SCÈNE VI.

Vers 14. rt (-"ost ainsi, inonsioiir, quo l'on s'iimende ii Rome?

Cliton l'ail fort mal do ne pas approtivor un niciisoiii^c si noble, et Dorante perd ici une i3elle occasion de faire voir quil est des cas où il serait infâme de dire la vérité. Quel cœur serait assez lAchc pour ne point mentir quand il s'agit de sauver la vie et riionncur d'un père, d'un parent, d'un ami? Il y avait là de quoi faire de très-beaux vers.

ACTE DEUXIÈME. SCÈNE I.

Vers 0. Que je voudrois l'aimer, si j'étuis demoiselle !

C'est précisément ce que dit Antoine à César dans la tragédie de Pompée: Et si f étais César, je la voudrais aimer ^. Cette idée, ridicule dans le tragique, est ici à sa place. On peut remarquer d'ailleurs que, quand il s'agit d'amour, il y a une infinité de vers qui conviennent également au comique et au tragique. Tout ce qui est naturel et tendre peut également s'employer dans les deux genres; mais ce qui n'est que familier ne doit jamais appartenir qu'au genre comique.

Le grand défaut de ce temps-là était de ne pas distinguer ces nuances. On n'y parvint que fort tard, quand le goût épuré de la cour de Louis XIV, l'esprit de Racine et la critique de Boileau, eurent enfin posé ces bornes qu'il était si difficile de connaître, et qu'il est si aisé de passer. On doit avouer que c'est un mérite qui ne fut guère connu qu'en France ; l'amour n a été traité sur aucun tbéàtre comme il doit l'être. Les auteurs tragiques de toutes les autres nations ont toujours fait parler leurs amants en poètes.

Vers 24. Mais vous suivez d'un frère un absolu pouvoir.

Cela justifie entièrement le procédé de Mélisse; cela rend son rôle intéressant. Tout annonce jusqu'ici une pièce parfaite pour la conduite. Nous ne parlons point des fautes de style.

1. Aclo ni, scène ni.

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