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542 REMARQUES SUR RODOGUNE.

Vers 17. Heureux, si sans alleiidre un fâcheux dioil d'aînesse, Pour un trône incertain j'en ol)ti('ii> la [)rincesse.

Le mot propre, au dernier hémistiche du premier vers, est incertain: car ce droit d'aînesse n'est point fâcheux pour celui qui aura le trône et lîodogunc. Fâcheux, d'ailleurs, n'est pas nohle.

Vers 19. Et puis, par ce partage, épargner les soupirs.

Il faut absolument: Et si je puis i-ixuyner des soupirs. On dit bien je cous épurgne des soupi)-s; mais on ne i)eut û'we j'épargne des soupirs, comme on dhfi'pargnc de l'argent.

Vers 20. (Jui naitroient de ma peine ou de ses déplaisirs.

Cela veut dire de ma peine, ou de sa peine. Les déplaisirs et la peine ne sont i)as des expressions assez fortes pour la perte d'un trône.

Vers 2.\. \'a le voir de ma part, Timagène, et lui dire (Jue pour cette beauté je lui cède l'empire.

Pour cette beauté, termes de comédie, et qui jettent une espèce de ridicule sur cette ambassade. Va lui dire que je lui cède l'em- pire pour une beauté.

Vers 23. Riais porte-lui si haut la douceur de régner.

On ne porte point haut une douceur; cela est impropre, négligé, et peu français. Racine dit ' : OEnone, fais briller la cou- ronne Il ses yeux. C'est ainsi qu'il faut s'exprimer.

Vers ii. Hu'ii cet éclat du trône il se laisse gagner.

Qu'il se laisse éblouir est le mot propre; mais se laisser gagner à un éclat alfaiblit cette belle idée.

SCÈNE IIL

Vers 1. Et vous, en ma faveur, voyez ce cher objet.

Ce cher objet n'est-il pas un peu du style de l'idylle? Le ton de la pièce n'est pas jiis(|u'à présent au-dessus de la haute comédie, et est trop vicieux.

SCÈNE IV.

Vers'l. Seigneur, le prince vient, et votre amour lui-même Lui peut, sans interprète, offrir le diadème.

1. l'Iti'itre, acte III, scène i.

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